Selon les sages paroles du maître de méditation de la forêt thaïlandaise Ajahn Chah :
“Pratiquez quand vous le voulez. Mais surtout, pratiquez quand vous n'en avez pas envie’ne voulez pas".
LA PRATIQUE CONTRE LA PRÉFÉRENCE
En tant que créatures d'habitudes, et plus précisément créatures de préférences habituelles, nous sommes conditionnés, comme tous les êtres vivants, par une évolution naturelle qui nous pousse vers ce que l'esprit trouve agréable et nous repousse de ce que l'esprit trouve désagréable. En d'autres termes, nos esprits conditionnés aiment ce qu'ils aiment et n'aiment pas ce qu'ils n'aiment pas. Et bien qu'il n'y ait rien de mal en soi à cette approche conditionnée de la vie, lorsque nous plongeons plus profondément dans les anciennes traditions de sagesse du yoga et de la méditation bouddhiste, et en toute logique, nous nous rendons compte qu'il n'y a rien de mal à cela. begin d'observer objectivement la nature de l'esprit, nous voyons clairement que ce sont en fait ces préférences conditionnées qui sont la source de l'esprit.’insatisfaction et de la souffrance de ldukkha).
Notre voyage spirituel sur le tapis de yoga et le coussin de méditation est donc conçu par ces traditions sotériologiques (de recherche de la libération) de l'Inde ancienne pour aller à l'encontre du courant des préférences conditionnées dans le but de trouver la liberté des conditions, en nous donnant le droit de naissance d'habiter le refuge inné de l'esprit qu'est la paix intérieure inconditionnelle. Néanmoins, et c'est parfois compréhensible, notre pratique du yoga et de la méditation tend à créer le contraire. Suivre les dictats de l'esprit’En suivant les désirs conditionnés de l'esprit, nous nous rendons souvent sur le tapis uniquement lorsque l'esprit en a envie, évitant notre pratique lorsque l'esprit n'en a pas envie.’esprit n'en a pas envie, ce qui a pour conséquence d'augmenter le niveau d'anxiété de l'esprit.’attachement et la servitude de l'esprit à ses préférences conditionnées.
Lorsque la vie s'écoule sans encombre, que le corps se sent jeune et capable et que l'esprit est imprégné de neurotransmetteurs agréables, nous pratiquons. Et c'est ce que nous devrions faire. Cependant, lorsque les vicissitudes inhérentes à l'existence conditionnée begin de l'existence conditionnée. Lorsque la vie devient un défi et que les choses ne sont plus ce qu'elles étaient, nous pratiquons.’ne se déroulent pas comme nous l'entendons. Et lorsque le corps et l'esprit ne’Et lorsque le corps et l'esprit ne sont pas des lieux agréables à habiter, la proposition de pratique est envisagée par l'esprit conditionné comme une expérience désagréable. Il en résulte une aversion pour notre tapis et notre coussin, ce qui crée des lacunes dans la continuité vitale de notre pratique, nécessaire pour obtenir des résultats.
Ainsi, en tant que praticiens du yoga et de la méditation, si notre “pratique" tend à être en accord avec l'esprit.’Nous pratiquons plus régulièrement lorsque nous nous sentons bien et nous diminuons notre pratique lorsque la vie devient difficile. Aussi difficile que cela puisse être, nous devons humblement reconnaître qu'il ne s'agit pas d'une pratique, mais d'une préférence. Et bien que le stimulus de la préférence soit ressenti comme un plaisir lorsqu'il est gratifié, le fait d'adhérer à cette approche conditionnée et donc limitative de la pratique nous empêchera toujours de récolter les bénéfices les plus profonds et les plus transformateurs que le yoga et la méditation ont à offrir. Comme l'expliquent les anciennes écritures yogiques, le mot sanskrit ‘abhyāsa’souvent traduit par "pratique", signifie littéralement "répétition". En tant que tel, la pratique est un acte répétitif qui dépasse les contraintes des préférences personnelles. C'est l'acte courageux de retourner à nos tapis et coussins indépendamment des circonstances externes ou internes, en allant à contre-courant de l'esprit conditionné et en dépassant à son tour ces états d'esprit auto-limitants qui sont alimentés par l'esprit.’esprit qui sont alimentés par les goûts et les aversions conditionnés de l
LA NOUVELLE RÉALITÉ FERTILE
Il va sans dire qu'en cette période de notre histoire humaine collective et de l'ère Covid définie par des blocages, des incertitudes, des peurs et des doutes, nous sommes confrontés à la quintessence des conditions désagréables, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur de notre propre esprit. Et bien qu'il soit compréhensible que l'esprit conditionné préfère s'enfoncer dans son lit et regarder Netflix jusqu'à ce que tout soit terminé, il n'y a en fait jamais eu de moment plus important et plus puissant pour nous, en tant que praticiens, de faire le travail intérieur.
En voyageant et en enseignant à travers le monde depuis plus d'une décennie, il m'est apparu avec joie que le yoga et la méditation ne sont pas seulement une tendance. Il s'agit d'un mouvement mondial qui a le potentiel de créer un changement social. Mais pour que ce changement ait lieu, tant au niveau individuel que sociétal, nous devons tirer parti des défis inévitables de la vie, en les utilisant comme un carburant pour cultiver et poursuivre l'éveil de ces cœurs humains. Car c'est en période de crise et de bouleversement que nous découvrons nos plus grandes forces intérieures et donc notre potentiel d'évolution spontanée et de croissance personnelle. En ce moment même, nous avons tous une occasion unique de traverser cette expérience Covid et d'en sortir avec plus de détermination, de résilience et d'énergie inspirée pour l'avenir. C'est un moment fertile pour une renaissance collective de l'humanité et les enseignements de sagesse des anciens yogis n'ont jamais été aussi pertinents.
C'est le moment pour tous les membres de la communauté mondiale du yoga de faire leur travail individuel pour l'amélioration collective de la société. Le temps est venu de retourner dans les espaces de pratique sacrés que nous avons créés.’Le moment est venu de retourner dans les espaces de pratique sacrés que nous avons créés dans nos salons, nos couloirs et nos cuisines, en cultivant le refuge du cœur afin de sortir de cette expérience avec plus de courage et d'intentions altruistes, en catalysant le changement que nous souhaitons voir. Un changement qui s'amorce et se construit à chaque fois que nous revenons à notre pratique, en particulier lorsque l'esprit n'est pas à l'aise.’l'esprit ne veut pas.
LA FORCE DU NOMBRE
Si notre pratique a diminué en raison de la morosité perçue de la situation actuelle, nous ne sommes pas les seuls. Et ce n'est pas le cas.’Il est impératif que nous nous retrouvions, non pas en nous condamnant pour avoir été victimes de la mentalité de l'autre.’esprit, mais avec une sage compréhension et de la bienveillance. Il ne s'agit pas d'un échec, mais d'une prise de conscience et d'une source d'inspiration pour l'éveil. Chaque fois que nous retournons courageusement sur le tapis et le coussin, nous poursuivons le travail héroïque d'éveil et de développement du corps.’Chaque fois que nous retournons courageusement au tapis et au coussin, nous poursuivons le travail héroïque d'éveil et d'augmentation de l'énergie vitale du corps, tout en cultivant le refuge inné de la conscience qui prépare nos cœurs aux changements et aux défis inévitables qui nous attendent. Et les jours où l'esprit ne’Et les jours où l'esprit ne veut pas pratiquer, ce qui sera souvent le cas, nous pouvons lui rappeler avec gentillesse que nous ne sommes pas seuls. Qu'il existe des millions d'autres praticiens courageux qui s'efforcent de dépasser les limites de ces conditions.
Puissions-nous trouver ensemble la force collective en reconnaissant que nous sommes dans le même bateau et que nous pratiquons les uns pour les autres. Bien que je retourne quotidiennement à mon coussin et à mon tapis pour mon propre bénéfice, nous ne pratiquons pas seulement pour nous-mêmes. Sans vous et votre engagement dévoué à votre pratique, mes efforts ne me mèneront pas bien loin. Notre bien-être incarné individuel est intrinsèquement lié au bien-être de chacun et, ensemble, une pratique attentive à la fois, nous sortirons individuellement et collectivement de cette expérience pour le meilleur. Je n'en doute pas.
Je m'incline humblement devant chacun d'entre vous. Et que vous, vos proches et vos communautés soient en sécurité, en bonne santé et à l'aise.
Whit Hornsberger
Whit Hornsberger est un étudiant et un enseignant des traditions de sagesse du yoga classique et du bouddhisme theravada.
Ancien athlète, Whit a trouvé sa voie à la suite d'une blessure au genou qui a mis fin à sa carrière et à la souffrance émotionnelle et mentale inhérente à la perte de sa (supposée) identité et de son estime de soi. En intégrant les connaissances acquises grâce à son diplôme en primatologie à plus de 16 ans de pratique et 11 ans d'enseignement, Whit a développé une approche unique, spirituellement scientifique, de la compréhension du corps et de l'esprit. Sa pratique quotidienne et ses méthodes d'enseignement découlent des pratiques traditionnelles de Vinyasa Krama (Krishnamacharya), yin yoga et du bouddhiste méditation de pleine conscience (Mahāsi Sayadaw), et il poursuit sa passion insatiable pour la vérité en effectuant chaque année des retraites de méditation en solitaire parmi les courageux moines des monastères bouddhistes de Birmanie et de Thaïlande.
Défenseur passionné des enseignements traditionnels, Whit expose la sagesse ancienne de ces lignées d'une manière pertinente, les rendant facilement accessibles aux étudiants à chaque étape du chemin. Amoureux du surf, des voyages et de la nature, Whit réside en Espagne et propose des cours internationaux, des ateliers, des retraites de yoga et de vipassanā, des formations, des cours en ligne et des stages.
Cours de méditation en ligne
Whit a créé une offre de méditation bouddhiste en ligne approfondie comprenant deux cours de six mois divisés en programmes de deux mois accessibles individuellement. Les cours guidés en ligne, accessibles à tous les niveaux, sont basés sur la vénérable lignée birmane de la méditation. vipassanā de Mahāsi Sayadaw et sont disponibles par le biais de la pratique bouddhiste traditionnelle du dāna (don).
Pour plus d'informations, veuillez consulter le site whithornsberger.com
Crédits photos : Whit Hornsberger
